Maurice Barrès et l’écriture de soi
L’objet du colloque organisé par l’université catholique de Lille les 6 et 7 décembre 1996 a été de définir, par delà sa complexité et sa diversité, l’unité du projet barrésien et de montrer : – comment l’écriture de soi investit chez Maurice Barrès l’espace de la fiction, dans la trilogie du Culte du Moi (1888-1891) – comment, alors que l’égotisme iconoclaste se métamorphose en nationalisme, l’écriture de soi (re)trouve l’espace du journal intime, par le biais de la rédaction des Cahiers entreprise à partir de 1896 – comment enfin, l’attitude égotiste que Barrès n’abandonnera jamais, génère une écriture d’ordre poétique, qui s’attacha à transmettre, sans les altérer, les ressorts les plus inexprimables de la vie intérieure. Nous avons essayé de voir plus clair dans cette oeuvre protéiforme et exigeante dont l’unité repose dans le souci constant d’être soi dans et par l’écriture.
On trouve dans cet ouvrage, entre autres, des contributions de Jean-Marie Domenach, Vital Rambaud, Marie-Agnès Kirscher, Claude Mignot-Ogliastri, Thomas Clerc, Michel Bouvier. J’introduis l’ensemble avec une question volontairement provocatrice : « Avez-vous lu Maurice Barrès ? ». Ma contribution au colloque concerne ce que j’appelle la « connaissance par les gouffres ». J’y interroge les moments d’extase, de contemplation, de rêverie qui jalonnent l’œuvre de Barrès, moments où se fait jour une forme de souveraineté, celle de la conscience s’ouvrant à l’illimité. Dans une postface, j’étudie la manière dont l’égotisme barrésien s’articule à la pensée nationaliste. Je l’intitule : « De l’individualisme au nationalisme, réflexions sur la cohérence de l’œuvre de Maurice Barrès ».
En 2004, paraît chez Honoré Champion une édition annotée des Déracinés de Maurice Barrès, que nous co-réalisons, Jean-Michel Wittmann et moi. C’est à ce jour la plus complète.
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