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Nerval ou la raison du rêve

 

L’expérience intérieure à laquelle nous convie Nerval est d’une très grande exigence. Pour l’appréhender, il nous faut nous frayer un chemin dans le bric-à-brac de croyances et de superstitions qui encombre une œuvre d’une probité en tous points remarquable. Comme l’écrit Paul Valéry dans Monsieur Teste : « Il n’y a que ceux qui ne cherchent rien qui ne rencontrent jamais l’obscurité ». Nerval fut bien un chercheur infatigable, qui se heurta souvent à l’obscurité de l’inconnu.

Pour le suivre dans sa quête intérieure, j’ai suivi à la lettre la remarque de Baudelaire qui considère Nerval comme un « écrivain d’une honnêteté admirable, d’une haute intelligence, et qui fut toujours lucide ». D’où le titre : Nerval ou la raison du rêve. Il n’y a pas de folie chez Nerval, de déraison, mais une constante rigueur à vouloir replacer la vie humaine dans l’espace double où elle se joue, visible et invisible.

L’homme qui cherche le mystère est comme le Christ, un « Icare oublié qui remonterait aux cieux » (Les Chimères, « Le Christ aux oliviers »), pour y trouver un Dieu qu’il ne suffira pas de nommer mais qu’il faudra encore nimber d’impossibilité. Le manque, qui est la première réalité nervalienne, ne saurait être comblé par enchantement. Que serait une croyance qui passerait sous silence la perte qui l’a vue naître ?

Quatrième de couverture : « Charmant, Nerval, délicieux ? et rien que cela ? cet homme qui fut l’un des premiers à vivre en écriture, à refuser que le rapport au monde et à soi qu’on nomme poésie se réduise au statut social d’homme de lettres, cet homme qui a préféré être tenu pour ce qu’il n’est pas – un polygraphe talentueux – plutôt que de transformer le denier du rêve en fausse monnaie. C’est être plus que charmant ou délicieux que cela, c’est une prise de risque d’une audace et d’une probité absolues. Il n’y a pas de défaite ni de faiblesse nervaliennes. La folie et le suicide ne viennent pas attester un échec. Si la folie dit quelque chose de ce qu’il fut, c’est bien de son refus profond de transiger qu’elle nous parle, de sa volonté de ne pas céder la moindre parcelle de son langage, de son regard, de cette poésie profonde dont les contemporains n’ont perçu qu’un écho affaibli – celui qu’il a bien voulu leur donner.

Suivons plutôt l’exemple de Baudelaire qui a su tordre le cou à la légende d’un Gérard ayant perdu le sens commun pour le voir tel qu’il fut – un « écrivain d’une honnêteté admirable, d’une haute intelligence, et qui fut toujours lucide ». Le rêve de Nerval n’est pas une illumination folle, il est hygiène, stratégie, méthode. C’est à cette raison du rêve que s’intéresse le présent essai » [E.G.].

 

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