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Histoire de la conversation

 

Dans cet ouvrage, je ne retrace pas seulement l’histoire de la conversation en tant qu’art de vivre mais j’essaie de comprendre la nature du rapport qui l’unit à la création littéraire. Pensée longtemps comme un idéal dont il faut s’inspirer lorsqu’on écrit, elle apparaît, à partir du XIXe siècle, comme un double indésirable.

La modernité construit sa mythologie autour d’un  grand mouvement de rupture : écrire, ce n’est plus converser mais au contraire chercher autrement, par d’autres biais, un autre langage, ce qui ne peut se dire par la conversation orale. L’œuvre de Proust est l’illustration parfaite de ce désaccord affirmé. Mais je montre que ce double encombrant qu’est la conversation reste l’alter ego de la littérature. Et que l’on n’écrit que pour cela – pour espérer converser, trouver en l’autre, enfin, un visage à hauteur de ce que l’on voudrait dire.

Pour étayer ma démonstration, je suis, pas à pas, cette relation, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, de Platon à Proust, de Montaigne à Lydie Salvayre, de Plutarque à Nathalie Sarraute. Sous le prisme littéraire, la conversation y apparaît sous sa double facette – mondanité vaine dont on dénonce les travers mais aussi accord musical, utopie entrouverte des visages radieux à laquelle on aspire.

Épuisé depuis quelques années, l’ouvrage sera réédité, avec l’accord des PUF, par les éditions Garnier charnière 2014-2015. La 2e édition sera complétée par un riche chapitre consacré à la conversation médiévale mais aussi par des développements inédits sur la conversation dans la littérature africaine d’expression française, dans la littérature concentrationnaire…

>> Lire la préface

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Autour de cette Histoire de la conversation, je republie en 2002 aux éditions Payot les Essais sur la nécessité et sur les moyens de plaire de François-Augustin Paradis de Moncrif. Cet essai, paru initialement en 1738, fait entendre un hymne à l’esprit de conversation. Inutile, nous enseigne-t-il, de nous leurrer sur la nature humaine : il convient de savoir appréhender, et même utiliser, les défauts d’autrui – qui sont aussi les nôtres – égoïsme, amour-propre, propension à la méchanceté. Plaire apparaît, sous sa plume, comme un impératif catégorique, la vertu cardinale dans l’état de société.

>> Lire un extrait de la préface à l’essai de Moncrif

Dans le triptyque consacré à Venise qu’Alain Vircondelet dirige pour Flammarion en 2006, j’apporte ma contribution à la définition de l’art de vivre vénitien en m’intéressant à la conversation.

>> Lire le chapitre sur l’art de converser à Venise

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